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    Scène 15 : Le concours de l’arc

    &

    Scène 16 : La reconnaissance d’Ulysse par Pénélope

    Équipe verte

     

     

    (LOUJEYNE)

    15 Le Concours de l'arc

     

    PENELOPE - Messieurs, voici l'arc qui appartenait à Ulysse. S'il en est un parmi vous dont les mains peuvent le tendre et, comme lui, traverser d'une seul flèche douze haches alignées, alors je le suivrai vers ma nouvelle maison .

     

    ANTINOOS - Ha ! La belle arnaque ! Je ne crois pas que quiconque d'autre qu'Ulysse ait jamais réussi à le bander ni même

     

    à le tendre ! Si vous croyez vous en sortir avec ça, comme avec votre linceul, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate , Pénélope! Si on échoue tous on sera encore là demain . Enfin ,ça vaut toujours le coup d'essayer et ça animera un peu la matinée.Bon ,qui y va en premier ?

     

    Il s'assoit en position d'ennui .

    Non, mais c'est bon là,on s'ennuie !Ça fait quatre heures qu'on essaye et on n'a toujours pas réussi à attacher la corde à l'arc ! Qu'est-ce qu'on fait ,on prend une pause ou quelqu'un d'autre se la tente ?

     

    ULYSSE - A moi . Je vais essayer.

     

    ANTINOOS- Tu ne vas rien essayer du tout , vieux pouilleux ! Pour qui est-ce que tu prends ? On t'accueille , on te nourrit , on te loge , tu écoutes nos conversations et tu voudrais en plus épouser la reine ?!

     

    PENELOPE- Antinoos , je tiens à ce qu'on respecte mes invités ,

     

    • défaut de moi -même . Prenez votre tour , Étranger . Si vous réussissez , je vous offre habits neufs armes et sandales pour quand vous reprendrez votre route .

     

    (NATHAN)

     

    TELEMAQUE - C'est une excellente idée , maman .Mais tu as l'air épuisée,si tu allais te reposer ? Je te préviendrai s'il y parvient .

     

    PENELOPE- Tu as raison ,Télémaque .Bonne chance, Etranger .

    ANTINOOS- T'as vraiment un culot pas possible,sale chien... De toute façon tu n'y arriveras jamais.Messieurs, regardons tous ce clodo se ridiculiser! Il n'y a aucune chance pour que ...La vache ! Mais comment t'as fait ça?! Silence. Ulysse tend l'arc sans effort et tire la flèche dans les douze haches qu'elle traverse . Les prétendants sont pétrifiés.

     

    ULYSSE- Qu'en dis - tu , Télémaque ? Ai-je mérité toutes ces insultes ?

     

    ANTINOOS - Mais sérieux , mais tu es qui , nom de Zeus ... Antinoos est interrompu par une flèche en travers de la gorge . Il s'effondre .

     

    ULYSSE- Qui je suis ?! Je suis celui qui est mort cent fois et que vous avez enterré dans vos cœurs! Celui que vous avez pillé , sali, profané et humilié!

     

    Je suis Ulysse, je suis de retour et je suis votre mort !

     

    Ulysse s'élance au combat.

     

    Noir.

     

    (ADRIEN)

     

     

     

    16-La reconnaissance d'Ulysse par Pénélope Euryclée entre précipitamment.

     

    EURYCLEE- Madame ! Madame ! Réveillez-vous, Madame ! Il est là, Madame, il est là!

     

    PENELOPE- Arrête de crier, Euryclée je t'en prie...

     

    EURYCLEE- Il est là, Madame, il est de retour ! Il a tué les prétendants, il reprend sa maison !

     

    PENELOPE- Mais qui ? De quoi, de qui parles-tu?

     

    EURYCLEE- Ulysse, Madame, Ulysse!

     

    PENELOPE- Ne raconte pas n'importe quoi, par pitié. Je dormais, Euryclée. Et pour la première fois depuis son départ, je dormais bien.

     

    EURYCLEE- Je vous en supplie, Madame, suivez-moi, venez le voir!

     

    Pénélope se lève pour la suivre.

    PENELOPE- Mais enfin Euryclée, qu'est-ce qui te prend... ?

    Elle sort puis entre précipitamment dans la grand salle du palais et s'arrête, en hésitation. Elle et Ulysse se regardent longuement, elle drapée dans sa dignité et lui essoufflé du combat.

     

    PENELOPE- On m'a dit qui tu prétends être. Et je dois reconnaître que tu lui ressembles, maintenant. Tu lui ressembles, maintenant. Tu ressembles à celui qu'il doit être aujourd'hui. Je te préviens que tu n'es pas Ulysse, que si tu es un tour des dieux, du sort ou une imposture, je ferai tout pour que tu ne sortes pas d'ici vivant, as-tu bien compris?

     

    ULYSSE- Pénélope, écoute moi...

     

    (KAYLINE)

     

    PENELOPE - Je suis prête à te tuer et à me tuer ensuite,mais je ne te laisserai pas me voir ainsi tremblante d'espoir et vivre pour le raconter ensuite à qui voudra bien t'entendre...

     

    ULYSSE- C'est moi, Pénélope,c'est vraiment moi.Je le te jure . 

    PENELOPE - C'est vraiment toi ?Ulysse !

     

    Ils se courent dans les bras et s'étreignent.

     

    ULYSSE - Pénélope !

     

    Pénélope se dégage de son étreinte .

     

    PENELOPE - Où étais-tu ? Où étais tu,bougre d'imbécile,pendant 20 ans ?

     

    ULYSSE - J'étais partout,jusqu'aux enfers ! Tu m'as tellement manqué !

     

    Il prend le visage de Pénélope entre ses mains ,ils s'étreignent de nouveau .

     

    PENELOPE - J'ai cru devenir folle !Je suis devenu folle...Mais tu es là,maintenant.Tu es là hein ?

    ULYSSE - Oui.Oui,je suis là,je te le jure.Je t'aime.

     

    PENELOPE - Je t'aime. Tu me racontes ?

     

    ULYSSE - Toi d'abord.

     

    Noir.Fin.

     


  • Scène 14 : Le bain

    Équipe Jaune

     

    (Hugo)

     

    14-Le bain

     

    Pénélope entre en s'adressant à une suivante.

     

    PENELOPE- Et apporte- nous quelques petites choses à grignoter quand tu auras une minute, tu veux bien?(à ULYSSE qui vient d'entrer) Ah bonsoir étranger.Je tiens à vous présenter mes excuses pour la manière dont vous avez traité aujourd'hui...Et bien ne restez pas planté là entrez ! Vous n'avez donc jamais vu de femme ?

     

    ULYSSE- Une comme vous ,Madame, pas depuis très longtemps.

     

    PENELOPE- Vous êtes gentil. Allez, venez plutôt vous installer et racontez-moi qui vous êtes.

     

    ULYSSE- Oh,madame, je crains de ne pas avoir grand chose de gai à raconter.

     

    PENELOPE- Je comprends, nous avons tous notre lot de tristesse moi-même, vous le savez sans doute, j'attends le retour de mon époux depuis maintenant vingt ans.

     

    ULYSSE-J'en ai entendu parler,oui.Je suis désolé.

     

    PENELOPE- Vous n'y êtes pour rien, mon ami ! On me pousse depuis à prendre un nouvel époux je m'en suis sorti avec une histoire de broderie ... jusqu'à ce qu'une de mes servantes me dénonce aux prétendants. Par jalousie je crois bien la pauvrette

    était amoureuse de l'un d'entre eux. Depuis, j'ai dû terminer le linceul, et maintenant...Et maintenant...

     

    Je veux que vous vous sentiez bien ici. Voulez-vous que je demande à une de mes servantes de vous baigner les pieds ? Vous avez dû tant marcher... Euryclée ?

     

    Accepterais-tu de baigner les pieds, de Monsieur ?

     

    EURYCLEE- Bien sûr, Madame. Avec plaisir, monsieur.

     

    Venez auprès du feu.

     

    (ELYES)

     

    PENELOPE - Euryclée est dans notre famille depuis même avant moi. Elle a eu le bonheur d'être la nourrice de mon époux. Tout ce que vous voudrez me dire sur Ulysse,elle peut l'entendre, je n'ai pas de secret pour elle.

     

    ULYSSE- Merci, Madame. ( A Euryclée ) Et merci à vous aussi. Et bien voilà, j'ai eu de la chance de rencontrer Ulysse lors de mon voyage... Lors de son voyage vers Troie. Je l'ai accueilli... Ouh, c'est chaud ! Je l'ai accueilli une douzaine de jours, et il est parti pour la guerre...

     

    PENELOPE - Êtes-vous bien certain que c'était lui ?

     

    ULYSSE- Eh bien, Madame, il se faisait appeler Ulysse. Il était accompagné de son beau-frère, je crois... Euryloque ?

     

    • L'imitant ) Un homme assez agaçant. Et puis je me souviens aussi... Il avait une magnifique agrafe en or, représentant un jeune chien avec un faon entre ses pattes.

     

    PENELOPE- Cette agrafe, étranger , c'est moi qui la lui avait offerte, le jour de son départ ! Je voulais qu'il soit beau , je pensais qu'il reviendrait vite, chargé d'honneurs de trésors...

    Ulysse se retourne vers Euryclée.

    ULYSSE-Qu'est-ce qu'il vous arrive,pourquoi vous vous arrêtez ?

     

    EURYCLEE- Monsieur, votre cicatrice... C'est la même que celle d'Ulysse, celle qu'il a eue à la chasse au sanglier. Je m'en souviens, je l'ai soignée moi- même. Monsieur, soit vous avez la jambe d'Ulysse, soit vous êtes...

     

    (LENNY)

     

    ULYSSE - Chut ! Tais - toi malheureuse !

     

    EURYCLEE - C'est vous, monsieur ! C'est bien vous ! Et Madame Pénélope qui ne doute de rien !

     

    Pénélope est dans ses pensées et parle pour elle-même.

     

    PENELOPE - Et il avait la barbe très douce, vous savez, il en prenait beaucoup soin... Et puis...

     

    ULYSSE - Oui, c'est moi. Mais chut, je t'en supplie !

     

    EURYCLEE- Oh, mon enfant, c'est toi, c'est vraiment toi! Mais pourquoi te cacher, pourquoi rentrer chez toi comme un étranger ?

     

    ULYSSE- Parce que si je m'annonçais,je ne passerais même pas le seuil. Je serais assassiné sur le champ !Ainsi, je peux préparer mon retour, et si possible ma vengeance... je suis content de te voir, moi aussi. et merci pour le bain. Dame Pénélope ?

     

    PENELOPE- Et le matin il m'embrassait dans le cou pour me réveiller...

     

    ULYSSE-Madame ?

    PENELOPE- Uh ? Oh pardon, j'étais...

    ULYSSE- Vous étiez avec lui, Madame, j'ai vu. Et vous le serez bientôt de nouveau, je vous l'assure. Voilà ma réponse à vos questions. Des gens l'ont vu, il sera bientôt là. Tout son équipage est mort , il rentre seul, mais il rentre. Ulysse revient, Madame.

     

    PENELOPE- J'aimerais que vous ayez raison, Étranger. Je vous remercie de m'avoir replongée dans ces souvenirs, mais ils m'ont épuisée. (Elle se lève ) .Je crois qu'il est temps d'en terminer avec tout ça. Demain, j'organiserai un grand concours pour départager les prétendants. Avec un peu de chance, ils échoueront tous.

    Sinon , j'aurai demain soir un nouvel époux... Bonne nuit , étranger. Bonne nuit Euryclée.

    Elle sort.

    EURYCLEE- Tu ne vas pas laisser faire ça, hein mon enfant ? 

    ULYSSE- Non enfin , si, peut-être...

     


  • Scène 13 : Auprès des prétendants

    Équipe rouge

     

     

    (CLEMENT)

     

    13-Auprès des prétendants

     

    Une musique anime le banquet . Télémaque préside la tablée.

     

    TELEMAQUE - Messieurs, puisque vous honorez cette maison de votre présence, une nouvelle fois, je vous souhaite un excellent appétit . Et n'oubliez pas de faire vos offrandes aux dieux. Ah, étranger, approche, viens partager notre repas . Fais le tour des convives pour réclamer ta part.

     

    ULYSSE- Merci, jeune prince. Et merci à vous aussi, messieurs ...

     

    ANTINOOS- Alors, qu'est -ce que les vents nous ont apporté ?

     

    D'où vient ce pouilleux qui espère manger à l’œil ?

     

    TELEMAQUE- Antinoos, je te remercie de te soucier de mes vivres. Toutefois je constate que cela te dérange moins de les manger que de les offrir.

     

    ANTINOOS- Très bien. Puisqu'il en est ainsi, messieurs, que chacun donne à ce gueux autant que moi, et il pourra nous laisser tranquilles pour au moins trois mois !

     

    ULYSSE- Merci l'ami. Moi aussi, tu sais, j'ai eu une maison, des hommes, de quoi me nourrir, et aussi de quoi nourrir les autres. Et puis les dieux m'ont tout enlevé, et ...

     

    ANTINOOS- Mais tais- toi ! On se fiche complètement de qui tu est et d'où tu viens ! Ne touche pas à mon plat ou je te tabasse ! Allez, casse- toi avant que je t'écorche !

     

    LES PRETENDANTS- Calme- toi ! Calmez- vous ! Arrête, enfin, c'est juste un vagabond !

    (Noir.)

    (KAYNA)

     

    Chez Pénélope

     

    EURYCLEE- Oui, Madame Pénélope, ils battent l'étranger. Surtout Antinoos, Madame, il est hargneux comme jamais depuis qu'ils veulent vous obliger à... A choisir un époux...

     

    PENELOPE- Merci Euryclée. Fais-le venir, veux-tu ?

     

    Peut-être a-t-il des nouvelles d'Ulysse ?

     

    EURYCLEE- C'est ce qu'il dit, Madame. C'est ce qu'ils disent tous, et qu'à la fin y'en a jamais un qui dit la vraie vérité... Et vous, vous espérez jusqu'à plus de larmes ...

     

    Dans la grande salle du palais.

     

    ANTINOOS- Messieurs, puisqu'un deuxième cloporte nous est arrivé en plus du premier, que direz-vous d'organiser un grand combat de clodos ?!Une semaine de repas chauds pour le vainqueur, le perdant est banni du palais !

     

    LES PRETENDANTS- Haha, ouais, ouais ! Battez-vous les clodos, battez-vous les clodos !

     

    Chez Pénélope.

     

    PENELOPE- Je veux le voir, Euryclée. Jamais je ne baisserai les bras. Même si je prenais demain un nouvel époux, même si je faisais ce choix impossible, je crois que je continuerais d'espérer, tu comprends ? Allez, va le chercher, veux-tu ?

     

    (TIAGO)

     

    Dans la grande salle du palais.

     

    EURYMAQUE- Hé, le pouilleux, puisque tu es plus fort qu'on aurait cru, est-ce que tu ne voudrais pas devenir mon grouillot ? Je te ferais bosser aux champs, tu serais nourri, logé, blanchi. Qu'est-ce que tu en dis ? Non hein, trop feignant pour accepter de bosser ?

     

    ULYSSE- Tu te crois sans rival parce que tu es le plus grand et le plus fort de toute cette bande de débiles. Mais si le maître de maison revenait tu fileras ventre-à-terre te réfugier à l'autre bout de l'île.

     

    EURYMAQUE- Répète-moi ça, sale chien ! Je vais te tuer, je vais t'écrabouiller ! Lâchez-moi ! Je vais te réduire en charpie ! Lâchez-moi je vous ai dit ! Tu viens dans la maison d'un autre insulter les invités, je vais te...

     

    TELEMAQUE- Ça suffit ! Taisez-vous, tous !

     

    La musique s'arrête brusquement.

     

    Jusqu'à nouvel ordre, cette maison est la mienne, et cet homme y a été invité, lui ! Il ne s'est pas imposé à ma table pendant des années, dilapidant mon héritage en espérant en plus épouser ma mère ! Sortez, allez-vous en, tous ! Je ne peux pas vous chasser définitivement, mais je peux au moins rétablir le calme jusqu'à demain.

     

    Ils sortent. Télémaque se retourne vers Ulysse, ils sont seuls.

     

    TELEMAQUE- Je suis désolé, j'espère que tu ne m'en veux pas.

     

    Je ne supportais plus qu'ils te malmènent ainsi.

     

    ULYSSE- Pas du tout Télémaque, c'était très courageux de ta part ! Mais tu devrais être plus prudent, je te rappelle que ces hommes veulent te tuer.

    Euryclée est entrée.

    EURYCLEE- M'sieur Télémaque, y'a Madame Pénélope qui veut voir monsieur, à propos de Monsieur Ulysse.

     

    ULYSSE- Je te suis.

     

    Il sort à la suite d'Euryclée. Noir.


  • SCÈNE 12 : Retour à Ithaque

    Équipe blanche

     

     

    (ROJDA)

     

    12- Retour à Ithaque

     

    La lumière monte lentement sur Ulysse endormi. Il se réveille et découvre son nouvel environnement.

     

    ULYSSE-Je suis où, là ? Qu'est ce que c'est que cette

     

    brouillasse ? C'est pas Ithaque ça... Oh non, mais quelle

     

    bande de débiles ces Phéaciens, où est-ce qu'ils m'ont

     

    largué...

     

    ATHENA- Coucou !

    ULYSSE- Ah! Athéna ! Je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne nouvelle de te voir là...

     

    ATHENA- Mais siiii, je suis toute excitée, ça va être super !

     

    ULYSSE-Mais quoi, qu'est-ce qui va être super ?

     

    ATHENA- Et bien regarde autour de toi !

     

    ULYSSE - Mais on voit rien ! On est dans la purée !

     

    ATHENA- Ouiiiii ! C'est pas moi qui ai mis le brouillard ! Je me suis dit que ça serait rigolo de te faire la surprise au réveil ! Regarde ! Clic clac, hop !

     

    Le brouillard se dissipe.

     

    ULYSSE- C'est... C'est la rade de Phorkys ! L'olivier ! Ithaque ! Je

     

    suis chez moi ! Je suis chez moi... Je suis...

     

    Il court tout autour du décor familier, tout à sa joie.

     

    ULYSSE- Mais c'est pas rigolo du tout ! J'ai cru que j'étais encore paumé à l'autre bout du monde... Ça te fait marrer de me trimballer comme ça ? T'es une gamine ou quoi ?Pénélope ! Il faut que j'aille voir Pénélope !

     

    ATHENA- Minute, papillon !

     

    ULYSSE- Minute ? Mais enfin ça fait vingt ans que je l'ai pas vue !

     

    (LEON)

     

    ATHENA- D'accord, mais il faut que tu te prépares ! Bon alors ce que tu sais déjà c'est que Pénélope t'attend mais que les prétendants lui mette la pression pour qu'elle en épouse un. Jusque-là elle s'en est sortie avec son histoire de linceul, mais elle s'est faite balancer par une servante… Depuis, ils sont sur les dents . Ils ont prévu de tuer Télémaque quand il rentrera .

     

    ULYSSE- De quoi ? Mais il est où Télémaque ?

     

    ATHÉNA- Ben parti à ta recherche, patate?

     

    ULYSSE- Enfin, tu aurais quand même pu lui dire que j'étais vivant et que j'arrivais ! C'est complètement irresponsable !

     

    ATHÉNA- Alors déjà d'une,tu ne me parles sur un autre ton .Je suis une déesse moi, je te rappelle, immortelle et tout . Mon papa c'est Zeus, OK? De deux c'est un grand garçon, ça fait vingt ans que tu es parti, il est capable de se débrouiller seul . De trois, les autres débiles veulent le tuer avant d'épouser sa mère , je ne sais pas pourquoi ça m'a paru une bonne idée de le mettre à l'écart pendant quelque temps. Et puis de quatre … Pffouuuu ! T'es pas un peu tendu en ce moment, non.

     

    ULYSSE- Ah bon tu crois ?!

     

    ATHENA- T 'en fais pas , on va s'occuper des gros beaufs qui squattent ton palais ,d'accord ? Mais si tu débarques en disant

     

    • Salut tout le monde c'est moi Ulysse » , ça va pas le faire ! Alors on va te déguiser.

     

    (KELYA)

     

    ULYSSE- Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que ça ne sera pas en beau prince étranger...

     

    ATHENA- J'avais plutôt imaginé un vieux clodo bien crasseux ! Je vais te vieillir temporairement. (Elle chaque des doigts). Voilà. Allez, enfile ces guenilles, ébouriffe tes cheveux, ta barbe, et met-toi un peu de boue par-ci par-là. Voiiiiiilà, c'est parfait ! T'as vraiment l'air d'un vieux crado !

    ULYSSE- Attends, attends ! Quelqu'un vient...

     

    ATHENA- Pile à l'heure ! Coucou, Télémaque !

     

    ULYSSE- Télémaque ? Mais tu m'avais pas dit que...

     

    ATHENA- Chut ! Alors comment ça va, tu as fait bon voyage ?

     

    TELEMAQUE- Bonjour Athéna. Oui, merci beaucoup ! (à

     

    Ulysse) Bonjour Monsieur. On ne s'est pas déjà vus quelque part ?

     

    (RUBEN)

     

    ATHENA- Hihihi, " on ne s'est pas déjà vu quelque part "... Bon,

     

    je vous laisse faire connaissance hein, je vais cueillir des...

     

    cailloux... pour le potage...

     

    Elle sort.

     

    TELEMAQUE- Alors comme ça vous découvrez la région ?

     

    ULYSSE- Non, pas vraiment, non.

     

    TELEMAQUE- Ah bon ? Vous êtes d'où, alors ?

     

    ULYSSE- D'ici. Je suis d'Ithaque, en fait...

     

    TELEMAQUE- Oh. Mais je ne vous ai jamais vu, si ?

     

    ULYSSE- Non. Enfin si, mais il y a vraiment très longtemps. Tu étais tout petit, tu ne t'en souviens probablement pas. Tu as beaucoup grandi. Tu es devenu... Très beau...

     

    TELEMAQUE- Merci, c'est gentil.

     

    ATHENA- Bon alors j'interviens avant que ça devienne vraiment chelou entre vous deux ! Tu permets que je t'arrange un peu ?

     

    • Elle claque des doigts vers Ulysse ) Le monsieur s'appelle Ulysse.

     

    ULYSSE- Salut fiston.

     

    Télémaque regarde son père, interdit, puis sourit.

     

    Noir.


  • Scène 11 : Les sirènes , Charybde et Scylla

    Équipe violette

     

    (ELIAS)

     

    11-Les sirènes, Charybde et Scylla

     

    Euriloque tourne autour d'Ulysse, cordage à la main, pour l'attacher au mât du bateau.Plusieurs tours ont déjà été faits.

     

    EURYLOQUE- Donc, qu'on récapitule tout ce que Circé t'a dit, hein.On va passer par un coin où des nanas à moitié nues et des ailes, qui vivent sur une île remplie d'ossements, vont chanter pour essayer de nous bouffer, et ensuite on devra choisir entre une créature qui va tous nous bouffer d'un coup en avalant la mer tout entière et une autre avec six têtes et des moignons à la place des

     

    jambes...Normal...Qui, elle, va nous bouffer chacun notre tour, c'est bien ça?

     

    ULYSSE-Pour la quatrième fois: ouais.Bon, tu finis de m'attacher à ce mât oui ou mince ?

     

    EURYLOQUE- Et j'imagine qu'il y en a une des deux qui est géante, hein? C'est laquelle la géante ?

     

    ULYSSE-Les deux...

     

    ALKINOOS- Rhoooooooo, mais enfin non... Ulysse, c'est pas possible, tu es complètement monomaniaque !Enfin bon, continue ton histoire, mais franchement là plus personne ne te croit...

     

    EURYLOQUE- Mais pourquoi on fait ça, en fait ?Je veux dire, on pourrait très bien rester ici et se bouffer entre nous, au fond ça ne changerait pas grand-chose et ça resterait dans la famille...

     

    ULYSSE- Pour rentrer chez nous ! Tu n'as pas envie de revoir Ithaque ? Tes enfants ? Ta femme ?

    EURYLOQUE- Ben tu sais, moi, ma femme…

     

    ULYSSE-Hé, ho, mollo, c'est de ma soeur dont tu parles !

     

    ELPENOR- Moi ce que je ne comprends pas , c'est pourquoi toi tu veux écouter les sirènes alors que nous, on doit se boucher les oreilles ?

     

    (ALEX)

     

    ULYSSE- Parce que c'est moi le chef ! Ça te va comme explication ? Non mais c'est vrai, quoi, j'ai le droit d'écouter les sirènes? C'est qui le roi ici ? On ne va quand même pas tout discuter tout le temps, quoi ! Allez, finissez de vous remplir les esgourdes de cire, on ne va pas tarder à arriver chez elles.

     

    ALKINOOS- Et alors, à quoi ressemblait leurs voix ?

     

    ULYSSE- C'était le chant le plus mélodieux que j'aie jamais entendu ! J'aurais voulu pouvoir me jeter a l'eau et les rejoindre à la nage pour les écouter encore et encore... Aujourd'hui avec le recul, ça ressemblait plutôt à un banc de femmes assises sur leur rocher qui criaient...

     

    LES SIRENES- Salut mon gros loulou ! Viens nous voir, beau brun, on est nombreuses et pleins de talents ! Y'a la belle Rita qui sait frétiller des écailles sans bouger sa caudale...

     

    ALKINOOS- Oui, je vois, nous avons une Rita aussi à Phéacie, qui sait faire plein de...(Il marque un temps, sous le feu du regard de sa femme) Euh, enfin je ne la connais pas personnellement, hein...j'ai juste entendu dire... Ahem, bon, et donc euh... Ensuite, tu es allé aux deux écueils ?

     

    ULYSSE- Oui. Nous sommes arrivés du côté de Scylla, et nous avons continué sur ce bord. De l'autre côté on voyait Charybde vomir la mer entière. On était comme hypnotisés.

    C'est alors que six de mes compagnons ont disparu autour de moi .Le temps que j'entende leurs cris, ils étaient déjà haut sur le rocher, dans les gueules de Scylla.Ils hurlaient, appelaient mon nom jusqu'à ce que la bête les déchiquette et les fasse taire... De tous les souvenirs qui m'empêchent de trouver le sommeil la nuit, c'est probablement celui-ci qui revient le plus souvent... Une fois l'écueil passé , la mer est redevenue outrageusement calme. Avec un équipage dévasté, nous étions en direction de l'île du Trident.

     

    De retour sur le bateau.

     

    ULYSSE- Bon allez les gars, allez, rassemblez-vous. Ça va ? Écoutez, je vous propose qu'on laisse passer l'île et qu'on se dirige directement sur Ithaque.

     

    (GARANCE)

     

    EURYLOQUE- Pardon ? Attends, t'es sérieux ? On est tous complètement épuisés, on réchappe depuis des mois à des monstres qui veulent tous nous bouffer, d’ailleurs pour information on vient encore de perdre six copains, je ne sais pas si tu es au courant, c'était il y a cinq minutes ! Et puis je suis désolé d'insister mais j'ai toujours pas eu de réponse valable : apparemment tout le monde veut nous bouffer !! Et là on a une île bien calme devant nous, on peut quand même prendre une nuit de repos sur le sable !

     

    LES COMPAGNONS- Ouais, il a raison ! On a la dalle et on est crevés ! Et demain on repart !

     

    EURYLOQUE- Regarde le ciel, Ulysse, regarde moi ce ciel ! Les dieux nous sont enfin cléments ! Et puis qu'est-ce ça va changer, juste une nuit ici ? On va pouvoir faire du feu, manger un truc chaud, ça va faire du bien à tout le monde !

    LES COMPAGNONS- Ouais, du bien à tout le monde ! EURYLOQUE- Et demain à la première heure, hop on repart.

     

    LES COMPAGNONS- Ouais, hop !

     

    ULYSSE- D'accord, d'accord ! De tout façon le vieux schnock m'avait prévenu qu'on accosterait quoiqu'il arrive... Mais je vous préviens les gars, personne ne touche au bétail, sous aucun prétexte ! Pas un poil, même pas s'ils ont l'air appétissants ! Je suis sérieux, c'est une question de vie ou de mort !

     

    EURYLOQUE- Oui, enfin calme toi, c'est juste du bétail, faut pas exagérer...

     

    LES COMPAGNONS- Ouais, faut pas exagérer !

     

    EURYLOQUE- Eh ho, ça va pas non ? Vous n'allez pas vous mettre à répéter tout ce que je dis non plus ?!

     

    ULYSSE- Je suis très sérieux ! Tirésias m'a prévenu que si on touchait au bétail sur cette île on ne rentrerait jamais chez nous ! ?

     

    EURYLOQUE- D'accord ! Ok, on ne touche pas au bétail ! Il commence à avoir bon dos ce Tirésias, dès qu'on n'est pas d'accord avec lui , il nous sort la carte du vieil alcoolique infirme ! Et aveugle...et mort...Bon allez les gars, direction la plage !

     

    De retour chez Alkinoos.

     

    ULYSSE- Évidemment, la tempête a vite repris. Au bout d'un mois sans répit , il a fallu se résoudre à chercher des vivres. J'ai rappelé

     

    à mes imbéciles de compagnons l'importance de ne pas toucher au bétail, et de ne chasser que de petits oiseaux et des poissons.Un matin, je fus réveillé par l'odeur la plus appétissante que j'avais jamais sentie. Ils avaient abattu et cuit les plus belles bêtes, et se les partageaient pour le petit-déjeuner. J'étais comme fou !

     

    Le lendemain matin le ciel s'est lavé, le vent est tombé; nous sommes repartis. Niveau ambiance c'était pas les férias de Delphes... De toute façon on est pas allés très loin. En quelques minutes, la tempête s'est levée de nouveau, a fracassé notre navire et jeté tous les hommes à l'eau.(Il boit à l'évocation de se souvenir.) La foudre a frappé le mât qui est tombé et a broyé le crâne d'Euryloque sous mes yeux. J'ai réussi à m'agripper au bois rugueux pendant que les flots m'emportaient...Et puis Calypso m'a recueilli. La suite, vous la connaissez.

     

    ALKINOOS- Merci pour ton récit, merci d'avoir partagé tes peines. C'était vraiment... Géant. Tes malheurs sont terminés, héros, et ce fut un immense honneur que de t'avoir à nos côtés. Allez va, mon ami, va. Et bonne route !

     

    Noir.

     





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