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Scènes 15 & 16
Scène 15 : Le concours de l’arc
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Scène 16 : La reconnaissance d’Ulysse par Pénélope
Équipe verte
(LOUJEYNE)
15 Le Concours de l'arc
PENELOPE - Messieurs, voici l'arc qui appartenait à Ulysse. S'il en est un parmi vous dont les mains peuvent le tendre et, comme lui, traverser d'une seul flèche douze haches alignées, alors je le suivrai vers ma nouvelle maison .
ANTINOOS - Ha ! La belle arnaque ! Je ne crois pas que quiconque d'autre qu'Ulysse ait jamais réussi à le bander ni même
à le tendre ! Si vous croyez vous en sortir avec ça, comme avec votre linceul, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate , Pénélope! Si on échoue tous on sera encore là demain . Enfin ,ça vaut toujours le coup d'essayer et ça animera un peu la matinée.Bon ,qui y va en premier ?
Il s'assoit en position d'ennui .
Non, mais c'est bon là,on s'ennuie !Ça fait quatre heures qu'on essaye et on n'a toujours pas réussi à attacher la corde à l'arc ! Qu'est-ce qu'on fait ,on prend une pause ou quelqu'un d'autre se la tente ?
ULYSSE - A moi . Je vais essayer.
ANTINOOS- Tu ne vas rien essayer du tout , vieux pouilleux ! Pour qui est-ce que tu prends ? On t'accueille , on te nourrit , on te loge , tu écoutes nos conversations et tu voudrais en plus épouser la reine ?!
PENELOPE- Antinoos , je tiens à ce qu'on respecte mes invités ,
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défaut de moi -même . Prenez votre tour , Étranger . Si vous réussissez , je vous offre habits neufs armes et sandales pour quand vous reprendrez votre route .
(NATHAN)
TELEMAQUE - C'est une excellente idée , maman .Mais tu as l'air épuisée,si tu allais te reposer ? Je te préviendrai s'il y parvient .
PENELOPE- Tu as raison ,Télémaque .Bonne chance, Etranger .
ANTINOOS- T'as vraiment un culot pas possible,sale chien... De toute façon tu n'y arriveras jamais.Messieurs, regardons tous ce clodo se ridiculiser! Il n'y a aucune chance pour que ...La vache ! Mais comment t'as fait ça?! Silence. Ulysse tend l'arc sans effort et tire la flèche dans les douze haches qu'elle traverse . Les prétendants sont pétrifiés.
ULYSSE- Qu'en dis - tu , Télémaque ? Ai-je mérité toutes ces insultes ?
ANTINOOS - Mais sérieux , mais tu es qui , nom de Zeus ... Antinoos est interrompu par une flèche en travers de la gorge . Il s'effondre .
ULYSSE- Qui je suis ?! Je suis celui qui est mort cent fois et que vous avez enterré dans vos cœurs! Celui que vous avez pillé , sali, profané et humilié!
Je suis Ulysse, je suis de retour et je suis votre mort !
Ulysse s'élance au combat.
Noir.
(ADRIEN)
16-La reconnaissance d'Ulysse par Pénélope Euryclée entre précipitamment.
EURYCLEE- Madame ! Madame ! Réveillez-vous, Madame ! Il est là, Madame, il est là!
PENELOPE- Arrête de crier, Euryclée je t'en prie...
EURYCLEE- Il est là, Madame, il est de retour ! Il a tué les prétendants, il reprend sa maison !
PENELOPE- Mais qui ? De quoi, de qui parles-tu?
EURYCLEE- Ulysse, Madame, Ulysse!
PENELOPE- Ne raconte pas n'importe quoi, par pitié. Je dormais, Euryclée. Et pour la première fois depuis son départ, je dormais bien.
EURYCLEE- Je vous en supplie, Madame, suivez-moi, venez le voir!
Pénélope se lève pour la suivre.
PENELOPE- Mais enfin Euryclée, qu'est-ce qui te prend... ?
Elle sort puis entre précipitamment dans la grand salle du palais et s'arrête, en hésitation. Elle et Ulysse se regardent longuement, elle drapée dans sa dignité et lui essoufflé du combat.
PENELOPE- On m'a dit qui tu prétends être. Et je dois reconnaître que tu lui ressembles, maintenant. Tu lui ressembles, maintenant. Tu ressembles à celui qu'il doit être aujourd'hui. Je te préviens que tu n'es pas Ulysse, que si tu es un tour des dieux, du sort ou une imposture, je ferai tout pour que tu ne sortes pas d'ici vivant, as-tu bien compris?
ULYSSE- Pénélope, écoute moi...
(KAYLINE)
PENELOPE - Je suis prête à te tuer et à me tuer ensuite,mais je ne te laisserai pas me voir ainsi tremblante d'espoir et vivre pour le raconter ensuite à qui voudra bien t'entendre...
ULYSSE- C'est moi, Pénélope,c'est vraiment moi.Je le te jure .
PENELOPE - C'est vraiment toi ?Ulysse !
Ils se courent dans les bras et s'étreignent.
ULYSSE - Pénélope !
Pénélope se dégage de son étreinte .
PENELOPE - Où étais-tu ? Où étais tu,bougre d'imbécile,pendant 20 ans ?
ULYSSE - J'étais partout,jusqu'aux enfers ! Tu m'as tellement manqué !
Il prend le visage de Pénélope entre ses mains ,ils s'étreignent de nouveau .
PENELOPE - J'ai cru devenir folle !Je suis devenu folle...Mais tu es là,maintenant.Tu es là hein ?
ULYSSE - Oui.Oui,je suis là,je te le jure.Je t'aime.
PENELOPE - Je t'aime. Tu me racontes ?
ULYSSE - Toi d'abord.
Noir.Fin.
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